La désagréable surprise des socialistes au soir du dimanche 7 juin a suscité bon nombre de commentaires et de réflexions. Après le 21 avril et la défaite de sa candidate à l’élection présidentielle, le PS recherche désespérément les moyens de réussir sa rénovation. D’ores et déjà, c’est plus une refondation que l’on évoque, voire un dépassement du Parti.
L’échec du Conseil national de mardi à proposer quoi que ce soit à la hauteur de l’enjeu n’a fait qu’accentuer la grogne.
Ains Manuel Valls propose dans Libération « une nouvelle formation politique qui dépasse le PS actuel ». L’idée est pertinente tant le défaut du PS est d’être focalisé sur ses querelles internes et de fonctionner uniquement dans la logique des institutions internes qu’il s’est créer. Un big bang partisan peut lui permettre d’élargir son horizon, d’accueillir de nouvelles tendances ou de nouvelles têtes. Autre avantage : la nouvelle formation devrait prendre un autre nom, abandonnant ainsi le mot ringard de socialisme qui évoque le 19e siècle et le marxisme, pourtant enfin abandonnés de la déclaration de principe du PS.
Pierre Moscovici, dans un billet au titre évoquant la perestroika : Maison commune, se livre pour sa part à l’une se ses analyses à la fois sans concession envers les dirigeants du parti socialiste et toujours très pondérée. Il s’efforçe en effet d’entrée de trouver des points positifs au Conseil national de mardi : on ne s’y est pas déchiré. En effet, c’est déjà ça. Naturellement on ne peut se contenter du constat que personne n’a voulu prendre la responsabilité d’ajouter la crise à la crise (enfin à part Malek Boutih).
Toutefois Moscovici se contente de solutions socialo-socialistes : « La maison commune qu’il faut reconstruire, en priorité, c’est le Parti socialiste », afin de ne pas faire renaître la querelle des alliances — provisoirement en suspens après l’échec très relatif de Bayrou aux européennes — en appelant à un travail sur les idées qu’il se dit prêt à animer. Il faut bien en effet que quelqu’un s’y mette si l’on doit sortit des incantations.
Plus intéressant, il semble que l’idée de primaires ouvertes — c’est à dire où le choix du candidat de la gauche (comprendre du PS) ne soit pas réservé à ses seuls militants — ait désormais le vent en poupe.
Une pétition est lancée aujourd’hui sur le sujet :
Pour la signer, vous recevrez comme souvent un mail de confirmation où il faut cliquer sur un lien pour que la signature soit validée. Relisez donc l’adresse mail saisie avant de de valider et consultez votre boite anti-spam si vous ne le recevez pas.
Les deux approches sont assez différentes toutefois elles révèlent une prise de conscience que le PS ne peut, seul, emporter la victoire et qu’il doit faire appel à des ressources extérieures, sympathisants voir personnalités ou autres organisations pour le renforcer, en les associant, au miimum par ces primaires, ou plus par la refondation d’un nouveau parti, un peu comme le PS avait été un dépasssement de l’ancienne SFIO au profit d’un rassemblement plus vaste.
Ce n’est pas gagné.. le PS doit lutter contre un conservatisme interne monumental. Son immobilisme depuis 2002 l’a prouvé alors que le choc du 21 avril aurait dû susciter du changement. Il est temps désormais d’agir, c’est peut être la dernière chance de ce parti.