Sylvie Goulard dans « Il faut cultiver notre jardin européen »(Seuil) se livre à une étude post-mortem de cette idée dont elle analyse les limites et dépeint les efforts qui ont été réalisés, en particulier par Angela Merkel, pour ramener les choses à un cadre plus stable et à des objectifs plus raisonnables.
C’est donc un processus de Barcelone renouvellé qui a été mis en place hier à Paris. Beaucoup de bruit pour rien donc.
Le côté positif des choses est que la stabilité de l’Union européenne a été illustrée à cet occasion : un dialogue avec nos partenaires a permis de recadrer correctement le projet. Espérons que ce type de faute lourde ne se reproduira plus au cours du mandat de Sarkozy.
Le plus regrettable dans cette affaire est que le président de la République se soit cru autorisé à inviter une série de dictateurs à la Tribune du 14 juillet. S’il est évident — et la construction européenne le démontre — que l’on ne peut faire la paix qu’avec son ennemi, encore faut-il que le dialogue ait un peu avancé. On ne doit pas non plus confondre ce dialogue, nécessaire, et le geste symbolique consistant à associer un chef d’État étranger à une journée où notre pays est censé célébrer la liberté. Comme le disait Daniel Cohn-Bendit sur un sujet similaire, c’est minable.
- Méditerranée : une union pour quoi faire ? de Zaki Laidi
- L’Union pour la Méditerranée, renouveau de la coopération euro-méditerranéenne ? de Schams El-Ghoneimi
- Sylvie Goulard : « Faire de la politique ? Chiche ! Mais dans le seul cadre possible : celui d’un espace public européen. » sur les eurosduvillage.com