L’élection européenne donne toujours matière à des résultats inattendu. Le vote à la proportionnelle donne en effet une occasion à l’électorat de s’exprimer dans un contexte nouveau et de tenter soit d’exprimer une opinion muselée par la nécessité du vote utile en scrutin majoritaire, soit de tenter d’envoyer un message ou de rééquilibrer les forces au sein d’un camp.
Voici quelques observations en vrac.
Au niveau fédéral
l’Europe est plus que jamais de droite. L’écart entre le PPE et les autres groupes parlementaire s’accroît malgrès la défection des trente conservateurs britanniques qui devraient créer leur propre groupe avec des renforts très suspects de la droite radicale polonaise, ultre-actho et homophobe, notamment.
la reconduction de Barroso est donc quasi assurée. L’Union européenne est une démocratie : quand ses citoyens votent à droite, le président de la Commission est de droite. Cette reconduction est regrettable pour l’Union européenne compte tenu de la médiocrité dans laquelle Barroso a maintenu la Commission pendant son mandat. Le seul espoir à présent est que certains membres du Conseil en prennent conscience et imposent la recherche d’un autre président, au sein du PPE naturellement. L’initiative pourrait venir de Sarkozy selon la rumeur.
le rapport de force dans le clivage europeiste/nationaliste reste très largement en faveur du camp européen en dépit du progrès des partis les plus nationalistes, notamment au Royaume-Uni avec 15 sièges (3 BNP, 13 UKIP). Notons toutefois l’échec réjouissant de Libertas qui n’aura peut être que deux élus (1 en Irlande, 1 autre en France grâce à la Vendée).
Les partis les plus fédéralistes (écologistes et libéraux se maintiennent ou progressent, ce qui est la nouvelle réjouissante de cette élection. Dommage que ceci se fasse seulement aux épens du reste du camp progressiste.L’effet Cohn-BenditL
L’absention est importante parout dans l’Union, pour les mêmes raison qu’en France. J’y reviendrai.