Les socialistes votaient hier pour élire leurs représentants à travers les six motions qui leur étaient présentées. Les résultats ne permettent pas aujourd’hui de distinguer une ligne claire qui puisse sortir le parti de l’incertitude d’ici au Congrès de Reims. L’issue de ce rendez-vous, du 14 au 16 novembre prochain, reste donc incertaine.
Aucune liste n’a obtenu de score suffisant pour prétendre être le pôle unique d’une majorité, même si Madame Royal va sans doute tenter d’y prétendre sous prétexte de quelques points d’avance de la motion présentée par. Les difficultés du PS ne sont donc pas terminées avec ce vote puisque trois motions font un score comparable.
En réalité, c’est au final une large synthèse qui serait souhaitable, rassemblant les trois motions qui sur le fond ne se distinguent guère, prônant toutes une forme de social-démocratie, c’est à dire l’adhésion à une économie sociale de marché. Plus de 80% des militants se sont prononcés en leur faveur ce qui souligne que le PS dispose bien d’une cohérence idéologique forte. On ne peut le nier même si l’on peut regretter le score excessif, à 19%, de la motion menée par Benoit Hamon qui rassemblait les partisans d’une vision archaïque du socialisme : les marxistes non repentis, les tiersmondistes, les sociaux-nationalistes et les partisans d’un dialogue avec l’extrême-gauche. Ceux là sont en effet trop nombreux mais sont très largement majoritaire. Espérons qu’aucun responsable des motions en tête n’aura l’irresponsabilité de pactiser avec eux.
L’équilibre du score des motions rend la préparation du Congrès difficile mais a l’avantage ne ne pas permettre à qui que ce soit de prétendre légitimement pouvoir se positionner comme le candidat naturel du PS pour les prochaines élections présidentielles. Comme l’avait défendu Pierre Moscovici, il serait souhaitable que le nouveau Premier secrétaire ne soit pas l’un des présidentiables du moment mais une personnalité dont la mission soit de poursuivre la rénovation du PS, déjà commencée avec l’adoption de la nouvelle déclaration de principe venant reléguer aux poubelles de l’histoire la rhétorique marxisante du passé. La priorité doit être à la construction d’un PS qui soit capable de formuler une ligne cohérente et lisible et de faire des propositions avant de désignerun porte-parole. Si la synthèse des motions arrivées en tête peut permettre une telle issue, alors le PS peut s’en sortir, même si au PS le meilleur n’est jamais sur.
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