La gauche américaine remporte le Grand Chelem en obtenant la majorité - en voix et en grands électeurs - à l’élection présidentielle mais aussi la majorité des sièges dans les deux chambres du Congrès. Ce succès, combinaison du rejet de George Bush et de la personnalité exceptionnelle du candidat démocrate, est une excellente nouvelle pour tous ceux qui comme moi, aiment les États-Unis. Le premier challenge de la nouvelle administration sera de restaurer le capital de sympathie pour ce pays dans le monde libre, dilapidé par George W. Bush.
En France, on peut espérer que ce succès de la gauche américaine puisse inspirer un PS qui pourrait être tenté de s’enferrer dans un discours archaïque aux relents marxistes et anti-capitalistes, dans un contexte où la crise financière provoque un enthousiasme douteux à l’extrême gauche, laquelle croit pouvoir exploiter l’inquiétude de nos concitoyens. La gauche doit pourtant pour espérer revenir au pouvoir conserver la culture de gouvernement difficilement acquise qui seule peut permettre d’obtenir la confiance de l’électorat lors d’une élection majeure. Une succession de vitoires partielles dans des élections intermédiaires ne peut suffire car elles ne permettent pas de rééquilibrer l’action néfaste de Nicolas Sarkozy et de l’UMP dans notre pays.
C’est pourquoi le vote des militants socialistes de jeudi est essentiel pour notre pays : si la motion de Bertrand Delanoë ne l’emporte pas largement on peut craindre toutes sorte de combinaisons qui seraient susceptibles de donner une influence disproportionnée aux partisans d’un virage gauchiste du PS français alors qu’il doit poursuivre sa rénovation social-démocrate.